Le passage du Bilan Comptable au Bilan Fonctionnel



Présentation du bilan fonctionnel :


Actif (emplois)
Mt
Passif (ressources)
Mt
Emplois stables
Actif d’exploitation
Actif hors d’exploitation
Trésorerie actif

Ressources stables
Dettes  d’exploitation
Dettes hors d’exploitation
Trésorerie Passif

Total

Total

Dans l'approche fonctionnelle l'entreprise est considérée comme un portefeuille globale d'emplois et des ressources. Le classement des différents postes est alors effectué selon leurs fonctions qui correspondent aux trois cycles: investissement, financement et exploitation. C'est l’optique privilégiée par le Plan Comptable Marocain.

Le passage du bilan comptable au bilan fonctionnel

1) Retraitement et reclassement de l’actif :
Au niveau de l’actif les retraitements et les reclassements à effectuer se font, en gardant toutes les valeurs considérées pour leurs valeurs d’origine brutes, dans le but de distinguer les emplois stables,
L'actif circulant hors exploitation et l’actif circulant d'exploitation ainsi :
- Primes de remboursement des obligations :
• à éliminer de l’actif,
• à déduire des dettes financières (emprunts obligataires).
- Ecarts de conversion ACTIF (cas de diminution de créances) :
• à faire disparaître de l’actif,
• à ajouter à l’actif d’exploitation (afin de neutraliser les pertes latentes de change sur créances et de revenir à la situation initiale).
- Ecarts de conversion ACTIF (cas d’augmentation de dettes) :
• à faire disparaître de l’actif,
• à déduire des dettes d’exploitation (afin de neutraliser les pertes latentes de change sur dettes et de revenir à la situation initiale).
- Intérêts courus sur prêts (non échus) :
• à déduire des immobilisations financières,
• à ajouter à l’actif hors exploitation.
- Les biens et équipements acquis en terme de contrat crédit bail devraient être inscrits pour leur valeur initiale au niveau de l’actif immobilisé. La contrepartie de cette valeur consiste en annuités (annuités de crédit bail). Ces annuités sont de deux types :
• Annuités correspondant à l‘amortissement doivent s'inscrire au niveau des capitaux propres. (Fonds d'amortissement).
• Annuités correspondant aux intérêts sont à inscrire au niveau des dettes.
Ainsi les emplois stables (investissements durables) contiendront.
- Immobilisations en valeurs BRUTES :
o incorporelles,
o corporelles,
o financières.
- Valeur des biens en Crédit Bail ;
- Charges à répartir sur plusieurs exercices.
L'actif circulant d’exploitation contiendra :
• Les stocks ;
• Les créances d’exploitation (une créance est lié à l’exploitation lorsque sa contrepartie comptable est un produit d’exploitation) comme les créances commerciales, fiscales et sociales et certaines charges constatées d’avance ;
• Les écarts de conversion Actif, qui concernent les créances commerciales, seront ajoutés à ces dernières. Les écarts de conversion Passif seront retranchés.
L'actif circulant hors exploitation contiendra :
• Les créances sur cessions d’immobilisations ;
• Les opérations de répartition ;
• Les opérations non courantes : produits non courants (créances diverses) ;
• Certaines charges constatées d’avance ;
• Les TVP (titres et valeurs de placement) s’ils ne peuvent être transformé en liquidité immédiatement, dans le cas contraire ils sont à reclasser dans la trésorerie Actif ;
La Trésorerie Actif contiendra :
• Les disponibilités (dont les TVP parfaitement négociables).

2) Retraitement et reclassement du Passif
- Si le résultat n’est pas encore réparti, ce dernier doit être ventilé dans les capitaux propres en report à nouveau et en réserves pour la partie non distribuée. Dans l’actif circulant hors exploitation les sommes qui vont être distribuées (Dividendes à payer).
- Ecarts de conversion PASSIF (cas d’augmentation de créances) :
• à faire disparaître du passif,
• à déduire de l’actif d’exploitation (afin de neutraliser les gains latents de change sur créances et de revenir à la situation initiale).
- Ecarts de conversion PASSIF (cas de diminution de dettes) :
• à faire disparaître du passif,
• à ajouter aux dettes d’exploitation (afin de neutraliser les gains latents de change sur les dettes et de revenir à la situation initiale).
- Intérêts courus non échus (ICNE) sur emprunts :
• à déduire des « emprunts et dettes ... »,
• à ajouter aux dettes hors exploitation.
- Comptes courants d’associés : Ils doivent être placés selon leur degré d’exigibilité :
• soit dans les capitaux propres (ressources stables),
• soit dans les dettes hors exploitation,
• soit dans la trésorerie passive.
Ressources stables (financements durables).
- Capitaux propres :
o Capital social, réserves, résultat avant répartition, +/- report à nouveau ... après déduction éventuelle du poste "Capital souscrit non appelé" ;
o Provisions réglementées ;
- Subventions d'investissement cumulées des biens en Crédit Bail.
- Dettes financières :
o Emprunts :
- « emprunts obligataires » ;
- « autres emprunts obligataires » ;
- « emprunts et dettes auprès des établissements de crédit » ;
- « emprunts et dettes financières divers »
o sauf :
- soldes créditeurs de banque (SCC) ;
- concours bancaires courants (CBC) ;
- intérêts courus non échus (ICNE) sur emprunts ;
- primes de remboursement des obligations.
- Valeur nette des biens en Crédit Bail = Valeur d'origine – Cumul des amortissements
Passif circulant d'exploitation.
- Dettes fournisseurs / et comptes rattachés (Effets à Payer) :
o + écarts de conversion Passif (diminution de dettes),
o - écarts de conversion Actif (augmentation de dettes).
- Clients créditeurs : Clients dettes pour emballages consignés, Clients Avances et acomptes reçus, ...
- Autres dettes d'exploitation (selon informations fournies en annexe) ;
- Dettes fiscales et sociales (sauf impôts/bénéfice ou Impôts sur les Sociétés) ;
- TVA à décaisser ;
- Provisions pour risques et charges justifiées à caractère d'exploitation ;
- Produits constatés d'avance d'exploitation.
Passif circulant hors exploitation.
- Dettes fiscales relatives à l'Impôts / Bénéfice ou Impôt sur les Sociétés ;
- Dettes sur immobilisations et comptes rattachés (effets à payer) ;
- Dettes diverses hors exploitation ;
- Dividendes à payer ;
- Intérêts Courus Non Echus sur emprunts ;
- Produits constatés d'avance hors exploitation ;
- Provisions pour risques et charges justifiées et hors exploitation.
Trésorerie passive.
- Soldes Créditeurs de Banque ;
- Concours Bancaires Courants ;
- Effets Escomptés Non Echus.

ANALYSE DU BILAN FONCTIONNEL
Comme le bilan comptable l’analyse du bilan fonctionnel est réalisée au moyen de 3 outils : Le fonds de roulement net global, le besoin en fonds de roulement (BFR) qui est dans ce cas décomposé en deux parties (BFRE (Besoin en fonds de roulement d’exploitation) et BFRHE (besoin en fonds de roulement hors exploitation)) et la trésorerie nette.
- Le fonds de roulement net global
Les ressources stables servent d’abord à financer les emplois stables. Dans la mesure où les ressources stables sont supérieures aux emplois stables, l’excédent des ressources stables finance l’actif circulant.
Définition :
On appelle fonds de roulement net global la partie de l’actif circulant financée par des ressources stables :
FRNG =  Ressources Stables - Emplois Stables


En principe, une structure financière équilibrée se caractérise par un excédent de ressources stables sur les emplois stables : l’entreprise finance alors la totalité de ses investissements par des ressources « longues », mais également une partie de son actif circulant.
Toutefois, le niveau du fonds de roulement net global dépend essentiellement du secteur d’activité de l’entreprise.
Si le FRNG est négatif, les ressources stables sont insuffisantes pour couvrir les emplois stables : la situation de l’entreprise est alarmante et il faut trouver d’urgence de nouvelles ressources stables :
→ réaliser une augmentation de capital
→ réalisé de nouveaux emprunts (ce qui ne sera pas possible si l’entreprise est déjà très endettée)
Ou bien diminuer son BFR et notamment son BFRE
→ demandé à ses fournisseurs d’allonger la durée du crédit qu’ils lui accordent
→ réduire la durée du crédit client (ce qui est commercialement difficile, mais l’entreprise peut leur proposer un escompte pour paiement comptant)
→ réduire le montant des stocks en cherchant à optimiser les approvisionnements
→ cherché des liquidités (escompte d’effets de commerce,...).

- Le besoin en fonds de roulement (BFR)
Origine du Besoin en Fonds de Roulement
Le besoin en fonds de roulement (BFR) existe du fait des décalages dans le temps entre :
- les achats et les ventes qui entraînent la constitution de stocks
- les produits comptables (ex : les ventes) et les paiements correspondants (ex : paiement des clients) qui donnent naissance à des créances.
Ces décalages créent des besoins de financement.
Ces besoins de financement sont atténués par le décalage, de sens opposé, entre les charges (ex : les achats) et les paiements correspondants (ex : paiement des fournisseurs) qui donnent naissance à des dettes et procurent des ressources.
Le BFR peut être décomposé en BFRE (Besoin en fonds de roulement d’exploitation) et BFRHE (besoin en fonds de roulement hors exploitation) :
BFR = BFRE - BFRHE

BFRE = Dettes  d’exploitation - Actif d’exploitation

BFRHE = Dettes hors d’exploitation -  Actif hors d’exploitation
        
Le montant du BFRE est fonction du chiffre d’affaires (il sera d’autant plus important que l’activité de l’entreprise se développe).
Le BFRE est généralement positif à l’exception du secteur de la grande distribution, qui ne stocke pas longtemps et vend au comptant ses marchandises alors qu’elle ne règlera ses fournisseurs que plus tard.
Le montant du BFRHE est indépendant du cycle d’exploitation et donc du chiffre d’affaires.

La trésorerie nette
La trésorerie nette permet d’ajuster le fonds de roulement net global et le besoin en fonds de roulement : c’est la relation fondamentale de trésorerie.

Trésorerie nette =  FRNG - BFR

  Trésorerie nette = Trésorerie Passif - Trésorerie actif

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